Le Petit Jésus

Le Petit Jésus allie des images d’archives familiales fixes et en mouvement de même que des entrevues avec la famille de la réalisatrice. Comme ce film rassemble plusieurs types d’images, le montage a représenté un important défi sur le plan technique. En deçà de ces enjeux de technicité, la salle de montage s'est avérée être un chantier de réflexion visant à scénariser l’histoire familiale de la réalisatrice.

Comment créer un tout cohérent à partir de ce matériel filmique multiforme ? Comment raconter une histoire personnelle et en faire ressortir ce qu’il y a d’universel ? Quelle méthode de travail adopter pour négocier les enjeux que pose le montage d’un film documentaire de même que ceux de vulnérabilité et de sensibilité vécus par la réalisatrice et sa famille ? Ce sont des questions qui s’imposent lors d’un montage d’un tel film.

Au niveau technique, l’une des stratégies adoptées a été de présenter les archives comme un diaporama qui accompagnent les entrevues et la trame sonore du film. Pour ce qui est de la scénarisation, il a s’agit d'identifier à travers ce matériel filmique, ce qui est le plus susceptible de résonner chez le public. Pour y arriver, il aura fallu prendre les distances émotionnelles nécessaires pour éliminer ce qui est de l’ordre de l’anecdote, du superflu, du trop intime et de l’exhibitionnisme pour en conserver ce qui est le plus à même de servir le récit documentaire.
Bien que les visionnements des entrevues avec les membres de sa famille furent parfois difficiles pour la cinéaste et la monteuse, le montage du film devant se poursuivre, il s’avère empreint de leur amitié. Ce film s’inscrit dans la continuité d’une longue collaboration. Leblond et Beauparlant travailleront ensuite à la création de Pinocchio, un film qui porte cette fois-ci sur la vie rocambolesque de l’autre frère de la réalisatrice. Mis ensemble, ces deux films se complètent et se répondent, Le Petit Jésus permettant de saisir autrement Pinocchio et inversement.